Nota : je vous propose de centraliser les discussions concernant le Nook Touch sur le forum Mobileread : http://www.mobileread.com/forums/showthread.php?p=1619467.
Il vient de sortir aux USA en ce printemps 2011, il ne sera probablement jamais distribué en Europe, il s’appelle All-New Nook, ou Nook Touch 2d edition, mais pourquoi diable faire un test de cet appareil pour les francophones, et en particulier les français ? pourquoi l’ai-je commandé ? Trois raisons :
1. Parce que cette liseuse, comme le Kobo reader, présente un rapport qualité prix exceptionnel par rapport à ses caractéristiques techniques – écran Pearl tactile très réactif, les meilleurs écrans de liseuses à ce jour, processeur puissant, autonomie géante (2 mois selon Barnes & Noble) – et cela pour le prix de 139$. Point important : Barnes & Noble ne vend et n’expédie qu’aux américains, mais il est très facile d’obtenir une adresse « fictive » aux USA et de se faire réexpédier le colis, grâce à des sites comme MyUS.com ; en utilisant ce service payant, le Nook Touch vous reviendra à environ 140€ et des poussières, si mes calculs sont bons.
2. Parce que le format de base est l’epub (et DRM Adobe pour les ebooks achetés), le format « hégémonique » en Europe, du moins tant qu’Amazon ne conquiert pas ce continent…
3. Parce que cette liseuse fonctionne sous Android, et qui dit Android, dit possibilité de root, personnalisation, etc même si, je m’en doutais, ce n’est pas un Android « normal », complet, Barnes & Noble n’ayant évidemment pas envie de nous faciliter la tâche à ce niveau.
Pour ce premier article, je ne parlerai pas du root (déjà réalisé, bien sûr, ceux qui suivent l’actualité du Web savent que celle liseuse a été immédiatement rootée), je me contenterai de décrire l’appareil tel qu’acheté, avec ses qualités et ses défauts, car tout le monde n’a pas l’envie / la capacité de mettre les mains dans le cambouis.
Pas de vidéos ou de photos pour cet article, tout est déjà sur le Web :
· Vidéos
· Images
Attention, cette liseuse est livrée sans housse, or les écran e-Ink sont fragiles : heureusement, j’en avais une autre sous le coude. Par ailleurs, elle est livrée avec un câble micro-usb qu’on peut brancher sur l’ordinateur, ou sur une prise au format américain. Soit vous achetez un adaptateur pour les prises américaines (quelques euros), soit vous achetez un adaptateur secteur – usb (exemple).
Mon ressenti (je précise que tout ce que je dirai le sera en comparaison avec mon autre liseuse, que j’aime beaucoup, le Pocketbook 602) :
1. Appareil ultraléger, qui se glisse facilement dans une poche de blouson sans housse (le piège, c’est comme ça qu’on casse…), très agréable à tenir en main, dos antidérapant : impeccable.
2. Excellent écran, encore meilleur que celui du Pocketbook déjà très bon, très contrasté et lisible. Nous sommes loin des écrans SiPix des Fnacbook, Orizon, etc qui apparaissent pitoyables en comparaison, manquant de contraste, grisâtres ou verdâtres selon.
3. Tactile très réactif.
4. Quatre « boutons » sous forme de barres, 2 à droite et à gauche, pour changer de page. Le luxe, alors que pourtant le changement de page par toucher de l’écran est très facile et agréable.
Bref, 10/10 pour la machine en elle-même. Quel dommage que Barnes & Noble n’aime pas la perfection, et se soit donc débrouillé pour gâcher en partie de beau tableau avec l’aspect logiciel. Nous y venons…
Tout est tourné autour de l’achat des ebooks chez Barnes & Noble, ebooks qui sont évidemment tous en anglais puisque cette liseuse est destinée au marché américain. Et tout est fait pour enfermer l’acheteur dans la galaxie Barnes & Noble, à l’image d’Amazon. Je conseille à ceux qui veulent acheter des ebooks chez B&N de le faire à partir de leur PC, ou alors de synchroniser leurs achats B&N faits sur la liseuses avec leur PC, afin de pouvoir facilement récupérer les fichiers epub et de pouvoir faire sauter les DRM, car sur cette liseuse, c’est impossible si on ne la roote pas.
Un autre point symptomatique et rageant : il ne faut pas se fier à la mémoire de l’appareil indiquée pour 2 Go. L’espace disponible pour les ebooks importés par l’utilisateur à partir de son ordinateur est de 240 Mo (soit environ 300-350 ebooks au format epub), alors que B&N s’est réservé un espace de plus de 700 Mo pour les ebooks achetés chez eux, inutilisable pour nos ebooks personnels (même après root, il n’est guère pratique à utiliser pour les ebooks, même s’il devient accessible et peut servir à stocker des fichiers). Cela dit, une carte micro-SD 4G de bonne qualité et rapide vaut environ 8€ (Samsung classe 6 chez ldlc.com), l’inconvénient n’est donc pas bien grave.
L’import des ebooks depuis l’ordinateur est très facile : non seulement le Nook est reconnu comme une clé USB par l’ordinateur, mais en plus, Calibre, l’indispensable logiciel pour gérer vos ebooks sur votre PC, gère le Nook Touch.
La bibliothèque n’est pas terrible sur le Nook, difficile de gérer efficacement des centaines d’ebooks (mais c’est souvent le cas avec les liseuses) : pas d’import des tags inclus dans les fichiers epub ; on peut gérer avec les noms physiques des dossier, Calibre permettant d’écrire automatiquement les noms des dossiers en fonctions des tags, mais alors, on est obligé de supporter des grosses icônes horribles, avec 6 livres maximum par écran ! Bref, peut mieux faire… En comparaison, la bibliothèque du Pocketbook 602, pourtant non tactile, est 100 fois plus pratique.
Note : 5/10, en étant gentil…
Cette liseuse est faite pour lire le format epub, et le logiciel, basé sur le SDK Adobe, est bon. Au point que même après l’avoir rootée et ayant installé d’autres applications de lecture existant sous Android, je continue à utiliser l’application native.
On peut évidemment choisir la taille des caractères. Les polices proposées (6) sont bien adaptées et renforcent pour certaines la lisibilité de l’écran. Il est possible de désactiver la mise en forme éditeur pour faire varier marges, interligne, nature et taille de la police, tout en gardant intacte tout le reste de la mise en page (au contraire de logiciels tels que FBReader ou Moon+Reader qui foutent en l’air toute la mise en page d’origine).
Les appels de notes de fin de document fonctionnent parfaitement (ce n’est pas toujours le cas avec les logiciels Android), probablement grâce à la qualité du tactile.
Prendre des notes et surligner le texte est un véritable plaisir, et il est très facile de retrouver ensuite notes et annotations. Par contre, je n’ai pas trouvé comment récupérer sur ordinateur ces notes, même après avoir rooté le Nook. Dommage…
Enfin, il existe un dictionnaire avec fonction lookup, mais il est évidemment en anglais… et je n’ai pas trouvé de moyen de le remplacer par un dico français, même après root. Cela dit, le root permet d’installer des applications dictionnaires indépendantes, sans fonction lookup.
Note : 8/10 (pour les autres liseuses que j’ai testées, je n’ai jamais dépassé le 7/10…)
Disons le tout de suite, c’est la cata, un scandale… C’est à croire que B&N veut dégoûter ses lecteurs de ce format… Seul le mode reflow est disponible, avec choix de la taille de la police. Très bien pour lire des PDF A4 en perdant la mise en forme. Mais il n’y a aucun mode qui respect la mise en page, aucune possibilité de zoom, rien, le désert. Quand on voit ce que propose la Pocketbook 602 ou des logiciels Android tels que Aldiko ou Mantano Reader, on a l’impression de comparer une vieille bagnole d’occasion à une belle berline avec options…
Si vous avez l’intention de rooter votre Nook Touch, ce n’est pas grave, puisqu’on peut installer tous les logiciels qu’on veut pour lire des PDF (je l’ai fait, j’en parlerai). Par contre, si vous ne voulez pas vous lancer dans le root et que la lecture des PDF est importante pour vous, passez votre chemin…
Note : 2/10
Bien que j’aie pu paraître sévère sur certains points, cette liseuse demeure, même sans la rooter, très agréable à utiliser et d’un rapport qualité-prix inégalé si votre objectif principal est de lire des ebooks au format epub et de pouvoir les annoter.